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Stress et kinésiologie, Comprendre le stress et les ressors de la kinésiologie pour l'apaiser.

Dernière mise à jour : 19 janv.



Largement reconnu à l'origine de nombreux maux dans nos sociétés actuelles, le stress reste un spectre multifactoriel difficile à cerner.


En tant que kinésiologue, mon action se situe au centre de cette notion, c’est pourquoi j’ai à cœur d’établir un point sur le sujet.


L’ étymologie du mot stress provient soit du mot anglais "distress" soit du mot français "estress" signifiant "étroitesse ou striction, oppression" (Concise Oxford dictionary", 9em édition, 1995).


Le stress est introduit en médecine dans les années 30 par l’endocrinologue(1) Hans Selye.

Celui-ci s’intéresse à ce phénomène jusque là encore inexploré, lorsqu’il constate, durant ses études, que de nombreux patients avaient tous l’air malade sans en comprendre la raison(2). Il étudie alors les principales réactions des organismes animaux face aux agressions environnementales de toute nature et démontre comment les hormones corticosurrénales sont mises en circulation lors d’agressions violentes de l’organisme.


Par ses recherches, il enrichit l’endocrinologie d’un nouveau concept de diagnostic : le syndrome général d’adaptation, c'est-à-dire « l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences physiopathologiques d’un traumatisme naturel ou opératoire »(3).


Ce diagnostic, associé à la théorie de la lutte et fuite forme la notion du stress que Selye définit comme étant « l'ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par une personne pour s'adapter à un événement donné » (3).


Le stress est pour lui non seulement une réponse à des besoins spécifiques ( par exemple réagir au froid en produisant de la chaleur ) mais aussi non spécifiques, d'autorégulation du corps, afin de maintenir l'homéostasie qui est la constance ou la stabilité des paramètres de l’organisme tels que la température corporelle, la pression artérielle, l’ensemble des liquides dans l’organisme etc. ..(4)


La mise en alerte du corps par les stimulis externes ou internes permet une réaction naturelle via l’ensemble des ces mécanismes nerveux et hormonaux pour s'adapter aux situations et garder un état d'équilibre. Cette réponse disparaît quand la situation de stress prend fin.


Seyle parle de ce phénomène avec l'Eustress qui signifierait bon stress.

Le stress aigu, une réponse adaptative aux agents stresseurs

Auteur : Pascal Combemorel, d'après Godoy et coll., 2018


A la lumière de cette définition, le stress n’est pas en soit un état à éviter.

Comme l’a évoqué Walter Bradford Cannon, l’être vivant est stable ; et il faut qu’il le soit pour ne pas être détruit (…) Mais, par une sorte de contradiction qui n’est qu’apparente, il ne maintient sa stabilité que s’il est excitable, capable de se modifier suivant les irritations du dehors (…) de sorte qu’il n’est stable que parce qu’il est modifiable.(05)


En somme, le corps est un formidable système d’adaptation pour se maintenir en vie.


Mais alors, comment le corps passe t-il d’un stress positif à un stress négatif, néfaste à son équilibre ? 


La réponse se trouve dans la « théorie du syndrome général » de Selye. Sa théorie comprend trois phases où l'organisme répond à des agressions :


Auteur: Pascal Combemorel, d'après Tortora et Derrickson Licence :  CC-BY


  • La phase initiale du syndrome général d’adaptation ou réaction d’alarme constitue la première ligne de défense. Il implique l'axe hypothalamo-sympathico-adrénergique, axe rapide qui répond au stresseur : accélération du rythme cardiaque, ralentissement de la digestion par l’inhibition de l’estomac et du petit intestin, constriction des vaisseaux sanguins dans plusieurs partis du corps, libération des nutriments (en particulier le gras et le glucose) pour actionner les muscles, dilatation des pupilles, accélération instantanées des réflexes et de la respiration.

  • Si le stimulus se maintient, cette réaction initiale est suivie d’une phase de résistance. Le corps continue à se défendre.  L'organisme s'adapte à l'agent stressant qui se prolonge.  Intervient dans cette phase le système CRH, axe lent, avec libération d'autres hormones, dont les glucocorticoïdes (le cortisol). Ces hormones rentrent en jeu pour permettre une augmentation du taux de la glycémie nécessaire à l'organisme, au cœur, au cerveau, aux muscles. 

  • phase d'épuisement : seuil où l'organisme cesse d'être en mesure de s'adapter au stimulus provoqué par l'agent stressant. Elle correspond à un état de stress chronique dans lequel les récepteurs du système nerveux central deviennent moins sensibles aux glucocorticoïdes qui submergent l'organisme. L'hippocampe saturé de cortisol ne peut plus assurer la régulation. Le cortisol envahit le cerveau et installe une dépression. Les zones altérées sont principalement l'hippocampe, l'amygdale, le cortex cingulaire antérieur et le cortex préfrontal. Cette phase entraîne l'épuisement de l'organisme.(06)


Elle se trouve, par ailleurs, dans la théorie de lutte et fuite associée à la réaction alarme du syndrome général d’adaptation. Décrite pour la 1er fois par le physiologiste américain W.B Cannon, cette théorie explique que la réaction animale face aux menaces accompagnées d’une décharge générale du système nerveux orthosympathique (07) engage l’animal à un combat ou une fuite (08). La réaction d’un chat effrayé traduit parfaitement ce phénomène ; les pupilles se dilatent, l’estomac et l’intestin sont inhibés, le cœur bat rapidement, les poils du dos et de la queue sont dressés – tous ces signes de décharge nerveuse des voies sympathiques préparent l’organisme à l’action de lutte ou fuite.


Cependant, si un individu se focalise trop longtemps sur une situation stressante ou d’urgence, toute son énergie, sa concentration et ses mécanismes vitaux seront principalement mobilisés pour faire face. A terme, le corps tombe dans la phase d’épuisement.


La gestion du stress par les individus


Les systèmes décrits ci-dessus expliquent comment notre physiologie et nos comportements sont impactés par le stress. Dans ces mécanismes se trouve une notion fondamentale, que tous les auteurs ont reconnue; c’est l’extrême diversité individuelle des réponses de stress, quels que soient les paramètres envisagés: seuil de réponse, modalités réactionnelles, conséquences physiopathologiques.

Walter B. Cannon note que le seuil de rupture entre adaptation et stress est spécifique de chaque organisme, en fonction non seulement de sa constitution mais aussi de son état physiologique et de sa condition du moment. Hans Selye parle de "facteurs conditionnants". (9)


Dans le cadre d’une conception psychophysiologique du stress, la réponse adaptative est progressivement comprise comme le résultat d’une interaction  « individu - environnement » dépendante des caractéristiques propres à chacun. La prise en compte de ces caractéristiques individuelles est à la base du thème fondateur de la psychologie de la santé.(10) Interdisciplinaire par excellence, ce concept médical du stress s'est installé dans la recherche en psychologie, à la faveur d'une certaine parenté avec celui de l'émotion. Il s'est développé autour de deux grands axes : le premier se situe dans les années soixante avec l'impulsion donnée par Lazarus sur l'étude des processus d'accommodation (coping processes) présenté dans le modèle de stress transactionnel (11), le second, dans les années soixante-dix avec l'accent mis sur les événements stressants de la vie, stressful life-events (Dohrenwend, 1974).(12)


Le modèle de stress transactionnel de Lazarus part du principe que la réaction aux agents stresseurs externes est déterminée significativement par les pensées, les jugements et les notations de l’individu d’une situation déterminée du moment. Le stress survient quand une personne est confrontée à des demandes qu’il évalue comme excédant ses propres ressources pour les maîtriser et ainsi engendre un déséquilibre.


Le Stress et la kinésiologie


La kinésiologie intervient dans ces moments où vous vous sentez déstabilisé, pris en tenaille ou prêt à exploser.


Elle prend en compte votre individualité et les agents stressants spécifiques à votre histoire. Grâce au feed back (retour) du test musculaire, il est possible de chercher les causes de votre stress (physio, comportements, émotions, jugements, croyances..), d'en comprendre les mécanismes et de libérer l'espace compressé par vos préoccupations, interrogations.


N'hésitez pas à consulter mes autres articles ou à me contacter pour de plus amples renseignements.


Marie-Pierre Bonet, kinésiologue




(1) Endocrinologue (étude des sécrétions hormonales internes)

(2) Mathieu robert Sauvé

(3) extrait de son livre "le stress de la vie"

(4) Clémence Ruelle, « L’origine de la notion de stress : le modèle de Hans Selye et le « syndrome général d’adaptation » », Les éditions Tissot,‎ 21 octobre 2015

(5) W. B. Cannon, « Organization for physiological homeostasis », Physiological Reviews, 1929, 9, 399-431, p. 399. Passage tiré du texte original

(7) systéme orthosympathique ou sympathique ou adrénergique est une des trois parties du système nerveux autonome. Les deux autres sont les système nerveux entérique ( contôle le système digestif) et le système nerveux parasympathique, déclenchant la plupart du temps des réponses antagonistes au système nerveux orthosympatique, wikipédia système nerveuxsympathique

(8) réponse combat-fuite, Wikipédia













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